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Escalade Libre : le Sport...

L'escalade, un sport... mais quel sport ?

Bien sûr, l'escalade est un sport, et l'un des plus complets qui soit. Il est l'un des rares à faire travailler tous les muscles du corps et à développer à la fois la puissance, la souplesse et la résistance. On reconnaît les grimpeuses et les grimpeurs à leur musculature fine et harmonieuse. Il n'y a pas de "body buildés" chez les grimpeurs car c'est le rapport poids-puissance qui prime.

Dans la Nature et ... dans l'Esprit

Pratiquée dans des environnement naturels sauvages, l'escalade dévoile la beauté des ces lieux et enseigne le besoin de respecter la nature. L'escalade développe aussi des qualités "mentales" particulières, qui peuvent être très utiles dans la vie, et qui font d'elle autant une discipline de vie qu'un sport. Elle développe notamment l'assurance de soi, la capacité à relativiser les risques dans les situations difficiles, les facultés d'engagement et de prise de décision, mais aussi l'humilité. Elle se pratique en général à deux, mais contrairement à beaucoup d'autres sports, l'autre n'est pas un adversaire. C'est un ami et un coéquipier bien-veillant. Si vous ne connaissez pas l'esprit de cordée, je vous suggère la lecture des livres de Gaston Rébuffa. L'adversaire en escalade, c'est vous même ! La réussite ou l'échec sont le résultat d'une confrontation entre vous et vos propres limites. Plus encore, l'échec de l'autre n'est pas une victoire pour soi, au contraire, il nous rappelle à nos propres limites. Tout cela fait qu'il règne généralement une atmosphère de camaraderie très conviviale au pied des voies.

Le contrôle de soi et le plaisir...

L'escalade de haut niveau et de compétition est une discipline qui exige une parfaite connaissance de ses propres limites et demande énormément de technique, de concentration, d'anticipation, et un mental d'acier. Mais c'est aussi une activité où l'on se fait plaisir à quelque niveau que l'on soit, du grimpeur débutant dans le 3ème degré, au dernier des "mutants" dans le 9ème degré. De plus, cette activité se pratique souvent en pleine nature, dans des paysages de toute beauté, inaccessibles au commun des mortels, où l'on côtoie les oiseaux et les étoiles. Evoluer dans les univers minéraux et verticaux n'est pas naturel pour l'homme. C'est ce qui en fait sans doute tout l'attrait. La grande majorité des grimpeurs évolue dans le niveau moyen, dans le 5ème ou 6ème degré. On ne les entend pas souvent car la parole est plus souvent donnée aux meilleurs. Mais ce qui les motive, c'est assurément le "plaisir de grimper", et je peux vous dire pour être de ceux là, qu'il est très fort !

Une éthique forte et un sport "minimaliste"

Pour bien comprendre l'esprit de l'escalade libre, je vous suggérerai de lire les aventures de Tronc Feuillu, le meilleur grimpeur du monde, de Bernard Amy. Le grimpeur libre est respectueux de la nature. Il est au sommet de son art lorsqu'il fait corps avec elle. Il n'est satisfait que lorsqu'il a gravi une voie réputée impossible, pour ses semblables ou simplement pour lui, en n'utilisant que ce que la nature lui a offert et a laissé à sa disposition, dans un style le plus pur et le plus délié possible, sans fatigue apparente. Il ne doit laisser aucune trace de son passage dans les lieux où il passe, a peine quelques courants d'air...

L'instant d'avant, vous êtes au pied d'une paroi verticale lisse, paisible et concentré. Puis le temps et la gravité disparaissent, des prises surgissent là où il semblait ne rien y avoir. Tous vos sens sont en éveil et vos muscles en action et, dans un état de lucidité prodigieux, vous enchaînez avec aisance des mouvements précis et parfaitement évidents. L'instant d'après, vous êtes au sommet, à nouveau calme et détendu. Du moins, c'est ce vers quoi chacun de nous, grimpeurs, essayons de tendre...

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